Souvent, une psychothérapie semble être une démarche inutile. On ne peut pas résoudre les problèmes par la lecture d'un livre sur la dépression ou en parlant avec un ami? On ne parvient pas à renoncer simplement à certains comportements qui nous font du mal?
La réponse est que ce serait trop douloureux. Une personne dépressive est coincée dans la dépression, et incroyable ou pas, il est plus facile de se sentir déprimé que faire face à la douleur. Il est plus facile de croire que tout autour de soi est vide de sens, que d'affronter ce qui se passe. C'est pour ca que la dépression semble irrationnelle – parce qu'elle masque autre chose.
Tous ces comportements, sentiments, perceptions ne sont pas choisis ni établis à un niveau conscient. On ne s'engage pas dans un comportement autodestructeur ou stupide d'une manière delibérée.
La clé pour comprendre ce comportement est inconsciente. Ainsi, seulement par la psychothérapie on peut atteindre ce domaine. L'apprentissage à un niveau intellectuel est rarement efficace.
Le but de la psychothérapies est d'obtenir une vision intérieure personnelle, la découverte personnelle. Ce mode d'apprentissage est souvent difficile, il faut plus que quelques séances de psychothérapie.
La psychothérapie est un processus de prise de conscience, moins nous sommes conscients des motivations, des sentiments, de pensées, de nos actions, plus ils nous contrôlent et nous resterons enfermés dans des habitudes qui ne fonctionnent plus.
Vous dites: «mais je suis conscient de ce que je ressens, fais et pense». Si on était conscients, on n'aurait pas de symptômes. On aurait des réactions émotionnelles raisonnables à des hauts et des bas de la vie au lieu de réagir dans la panique, l'anxiété, la dépression ; on apprendrait par nos erreurs, on ne ferait pas de mal à ceux que nous aimons et on n'entrerait pas dans des situations qui nous font du mal.
La psychothérapie est rationnelle et accessible. Il n'y a rien d'ésotérique ou non défini, ou encore un processus mystique que seuls quelques personnes comprendraient et d'autres pas. C'est un processus logique que tout le monde peut comprendre et suivre. En outre, dans une bonne psychothérapie, chaque étape doit avoir du sens pour le patient.
La seule façon de comprendre ce qui se passe est d'analyser les faits. Les faits ne sont pas seulement externes, ils incluent les sentiments, les réactions, les perceptions. Au cours des sessions, le client doit avoir un rôle actif. Pour toute interprétation du psychothérapeute, le client décide finalement si c'est vrai pour lui ou non. C'est la réaction du client qui est la preuve la plus importante que l'interprétation du thérapeute est correcte ou non : correcte ou pas, si le client ne bénéficie pas d'elle, l'interprétation est sans valeur.
La psychothérapie est un dialogue. Le client présente les faits et son thérapeute dit qu' est-ce qu'il en pense, et ainsi de suite. Est-ce que le thérapeute vous aide à découvrir la vérité sur vous-même, votre vie, vos sentiments, ou pas? Si vous tournez autour du pot, il faut lui dire. Aucun thérapeute n'a raison tout le temps ; et peut être que vos attentes sont irréalistes ou mal dirigées. Vous avez besoin de les préciser ensemble. Mais le mot final, c'est le client qui l'a. Le thérapeute peut dire qui se passe avec le client, ce qui semble se produire, mais seul le client lui-même peut confirmer si c'est exact ou non. Si il n'y a pas d'impact sur le client, la psychothérapie dégénère dans une expérience rationnelle, spéculative et uniquement basée sur des théories sur la vie, les sentiments et le comportement des clients.
Certes, le thérapeute doit apprendre au client son rôle actif. Si celui-ci ne comprend pas comment le faire et que l'orientation n'est pas claire, il est probablement temps de changer de thérapeute.
Qu'est-ce que la psychothérapie n'est pas ?
Plus que d'autres professions, la psychothérapie est souvent tournée en dérision. Il y a en effet des thérapeutes incompétents qui contribuent à la perception négative que les gens peuvent avoir de la psychothérapie.
La psychothérapie n'est pas toujours une «approche positive inconditionnelle ». Le client a besoin de faire confiance au thérapeute, mais il ne faut pas que il se sente toujours à l'aise. En fait, si les questions de psychothérapeute n'impliquent pas un inconfort pour le client, la thérapie ne progresse pas.
La psychothérapie ne consiste pas à donner des conseils. Le monde est plein de gens qui vous prodiguent des conseils : on commence une psychothérapie justement parce qu'on se sent perdu parmi tant de conseils et qu'on ne sait plus en qui croire. La dernière chose dont vous avez besoin est de recevoir d'autres conseils.
Le but de la psychothérapie, c'est de trouver vos priorités par vous-mêmes et d'acquérir le courage d'agir. Un thérapeute ne dira pas au client ce qu'il faut faire avec le mariage, le travail, l'anxiété, etc. Si le thérapeute l'a aidé à prendre conscience de ce qui se passe avec lui, entre lui et les autres, le client saura toujours mieux que le thérapeute ce qui est mieux pour lui. L'aphorisme «si on donne à quelqu'un un poisson on le nourri pour un jour, si on lui apprend à pêcher on le nourri pour la vie».
La différence entre la psychothérapie et le conseil, le soutien, l'apprentissage sur les sentiments et le comportement, c'est que ces derniers ne reposent pas sur un travail et une vision de l'intérieur.
Ce travail intérieur n'est pas un apprentissage intellectuel. C'est une expérience personnelle intense et stimulante qui doit être au centre de chaque psychothérapie.